Née en 1964, je grandis dans les Deux-Sèvres. Dès mon enfance, je suis sensibilisée au textile par ma grand-mère, paysanne et “bidouilleuse” de fils.
Pour m’amuser, mamie Denise demande un jour à papi Ferdinand de me construire un cadre en bois, rudimentaire métier à tisser.
Mon intérêt pour le tissage est né de ces moments de transmission et de tendresse. Elle ne se démentira jamais.
Dans les années 80, je suis agricultrice et commence à organiser en parallèle des ateliers tissage, filage, teinture végétale, fabrication de cordes pour des enfants…
D’ailleurs, des enfants, j’en ai quatre.
Puis j’emménage à Chinon et installe à la maison un atelier où il y a un, puis deux, puis trois métiers à tisser, avec quatre, puis huit, puis seize cadres…
Ma formation
La rencontre en 2006 avec Erica de Ruiter, formatrice de renommée internationale, est décisive. Je suis passionnée et décide de me perfectionner.
Je monte ma bibliothèque technique, échange énormément avec des tisserands français et étrangers et suis des stages chaque année.
Je réalise de nombreux échantillons me permettant de chercher, de jouer avec les couleurs, les fils, les matières et d’expérimenter les “armures” les plus complexes.
Je découvre, puis affirme, et bientôt créé mes propres tissages.
L’épanouissement
Par une approche d’autodidacte soutenue par des formations régulières, j’en viens à maîtriser les techniques et les méthodes les plus sophistiquées de l’art du tissage.
La chaîne du métier, conçue avec soin, impose le cadre. Le passage de la navette libère ensuite la créativité, au gré des trames choisies, sans limite.
Mélanges, recherches, jeux joyeux de l’expérimentation : un peu de technique pour dépasser la technique et créer en toute liberté.
Un cadre rigoureux et quasi mathématique pour servir la poésie des compositions textiles.
Dans le tissage, la multiplicité des fibres, la variété des couleurs, l’infini des armures nous entraînent jusqu’à révéler la modernité indémodable des tissus.
Je développe au fil des années ma propre philosophie du tissage pour en faire un art de vivre.
Je choisis de devenir non pas tisserande mais formatrice : la transmission pour partager cette joie de la création, ce moment magique de la naissance d’un tissu où la pensée et les mains travaillent ensemble, où le regard a autant d’importance que le toucher, où l’entrelacement des savoir-faire se met au service du beau et de l’utile.