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Si on tissait à deux ?

23 janvier 2023 -
Betty à la rescousse

L’élaboration d’un tissu est pour la plupart d’entre nous une aventure solitaire. Certes nous nous nous formons, et informons avant d’entreprendre calculs, montage et tissage. Mais la plupart du temps nous sommes seuls face à nos fils. Cependant, il arrive parfois que l’aventure soit en compagnonnage. Et c’est tant mieux, car c’est riche !

Et n’est-ce-pas tout l’intérêt de venir régulièrement à l’atelier de la rue des marais ? On arrive avec une idée en tête, précise en diable ou bien floue comme un brouillard hivernal. Et puis la discussion avec Betty, les renseignements pris dans les livres et nombreux magazines à disposition permettent de mettre au point les préparatifs. Ou bien c’est un-e artiserand-e qui montre un joli projet fini qui nous inspire, et on se dit pourquoi pas ? On se confronte alors à de multiples subtilités techniques. On sait alors, quand on trébuche, pouvoir compter sur les copin-e-s de cours, et sur Betty aussi bien sûr ! Que ce soit pour réparer un fil cassé, pour enrouler une chaîne rapidement en « faisant Ben Uhr », ou bien pour assortir les couleurs, une paire d’yeux et de mains, un cerveau supplémentaires sont bien utiles pour avancer. Vive le travail en groupe !

Pierrette et Martine en réflexion

Parfois, le tissage se fait véritablement à quatre mains. Un ami, une sœur, un compagnon avec qui on partage sa passion pour le textile se joint à nous pour investir sur l’équipement, ou bien pour partager un beau moment en se formant ensemble. C’est alors l’occasion de renforcer son lien en élaborant de conserve, en se mettant d’accord sur la finalité et les couleurs, en se répartissant les tâches, et au final en s’abandonnant à la grande confiance qu’il faut en soi et en l’autre pour tisser alternativement chacun son tour la même étoffe. Et quand cette dernière tombe du métier, la fierté d’avoir réussi à faire un ouvrage où on ne peut distinguer la main de l’une ou de l’autre, ou au contraire le merveilleux équilibre qui se dégage de deux partitions qui se fondent l’une en l’autre. Est-ce qu’on n’est pas là encore dans une douce métaphore de ce que sont les belles relations humaines, celles qui nous nourrissent et que nous chérissons ?

Un couple d’artisserands qui font leurs tissus à deux

Enfin, tout ça pour dire que seul-e ou accompagné-e, qu’il est bon de continuer à tisser à l’atelier de Chinon. 2023 nous permet au moins ça !