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deflected double weave

Tisser au temps du déconfinement

16 août 2020 -

L’été s’étire dans la moiteur caniculaire, nous nous promenons de-ci de-là munis (ou non) de masques faits maison ( … ou non). Ni confinés ni totalement revenus à la normale d’ « avant », nous nous accomodons de la vie avec un virus un peu étrange qui nous pousse à des comportements un peu bizarres.

Qu’est-ce que cela donne au 8 de la rue des Marais à Chinon ? Et bien voyons un peu, au gré du troisième stage estival orchestré par Betty, du 03 au 07 août 2020.

D’abord le nombre. Quatre stagiaires et une formatrice, quelques visiteurs occasionnels qui ne s’attardent pas, et une qui s’attarde un peu. Dans 150 m2, on va dire qu’on a de la place ! Nous sommes d’ailleurs scrupuleusement espacés tout autour de la table et face au tableau. Ca nous permet (ou bien on peut dire que nous nous autorisons) à ne pas porter de masque à l’intérieur.

Betty explique

Betty explique une armure

De même, les métiers sont suffisamment éloignés pour que la fameuse distanciation sociale marche à plein ! Et malgré tout, on s’amuse de moult anecdotes, on est attentif aux explications, on prend des notes, on enterre Betty sous une avalanche de questions. Elle, comme d’habitude, est à l’aise dans un beau grand écart entre un débutant qui veut devenir autonome en une semaine, une autodidacte qui aimerait comprendre ce qu’elle a dû intuiter jusqu’à présent, et deux avides de perfectionnement qui ne se penchent pas sur la même technique (double weave et deflected double weave).

En fait, pas de changement majeur. Sauf, sauf, qu’on ne peut pas prendre Betty dans ses bras en arrivant, ni en repartant. Et qu’on ne se bisouille pas le matin. Qu’on devrait s’empêcher de tripoter le matériel qu’on n’utilise pas dans l’atelier, mais comment faire pour choisir les fils, assortir les couleurs ? Tisser, c’est de la réflexion pas mal mais surtout du tactile, beaucoup. On prend au gré des besoins des navettes, des baguettes, la brosse, la passette, le pèse-fil, la canetière et j’en passe. Alors oui, on tente de mettre en place le lavage des mains avant-après, et on essaie d’utiliser surtout ses objets personnels. Difficile d’être suffisamment scrupuleux pour être optimal. On pense donc fort aux artisserandes dont l’état de santé plus fragile ne leur permet pas de faire acte de présence à l’atelier et qui doivent encore privilégier la visioconférence pour bénéficier de conseils et réponses à leurs questions.

Cela dit, au bout de cette courte et dense semaine de stage, objectif atteint pour les quatre stagiaires et demie (oui, notre visiteuse occasionnelle s’est attardée deux jours !). Et l’ambiance était, comme elle l’est souvent, assez magique. Le tissage draine des personnalités variées, occasionne des rencontres humainement riches, permet d’affûter ses neurones comme son habileté manuelle. On ressort de ces stages de cinq jours le cerveau lesté de nouvelles connaissances et le cœur content de moments forts et de partages jolis.

Résultat du deflected double weave ci-dessous :

deflected double weave

Deflected double weave

Tout ce discours pour vous encourager à retrouver le chemin des cours de Betty. Avec un masque si vous y tenez, avec vos doigts et votre tête sinon !

Marion GR