Bonne année 2025
Amis créateur-ice-s, il faut que je vous salue car la période s’y prête. Le mois de janvier est propice à plusieurs temps de repos : alimentaire, car les fêtes sont souvent synonymes d’excès, mais aussi relationnel avec les vœux lancés pour l’année nouvelle et ses cortèges de résolutions plus ou moins tenables (il faut bien l’avouer). Que souhaiter à vous tous-tes, artisserand-e-s ?
Ce premier mois d’hiver est un mal-aimé du calendrier. On l’accuse de météo rude, de luminosité réduite, d’empâtement bougon dans des canapés piégeux. Je trouve pour ma part que c’est un temps d’introspection bienvenu. Les fêtes de fin d’année correspondent à la célébration païenne du solstice de décembre. Réjouissons-nous des longues nuits qui nous permettent de méditer et de dormir, et par là de restaurer notre créativité.
On laisse décanter les douze mois précédents, s’en remettant ou s’en félicitant suivant les cas. On restaure ses forces, on se laisse aller à un rythme plus lent qui permet de souffler. Pour les chinois et leur médecine sophistiquée, les énergies vitales circulent plus ténues, plus profondément , les méridiens s’enfouissent et demandent des aiguilles plus longues. Pour la nature, la sève s’immobilise et permet l’alchimie un peu mystérieuse qui donnera lieu au printemps à l’éclosion des bourgeons, à la libération des spores. Assez typiquement, mi-février (la Saint-Valentin) est la période où peu à peu nous retrouverons l’envie de nous remettre à nos projets en cours, ou bien d’en échafauder de nouveaux. Rythme saisonnier d’une sagesse incontestable, que nous devons observer pour vivre en harmonie.
Voilà donc ce que je vais vous souhaiter : ne faites rien ou alors pas grand-chose. Prenez soin de vous sans acharnement, laissez de côté les injonctions de tout poil, ne tirez pas de plan sur la comète : tout grand chantier élaboré en ce moment est presque inévitablement voué à retomber comme un soufflé. Cessez de vous agiter et contemplez : rien de plus agréable que les flammes dansantes dans les cheminées, que les matins froids givrés où les silhouettes fantomatiques des clochers émergent peu à peu du brouillard. Momifiés dans la laine, nous pouvons devenir improductifs extérieurement (chez les capitalistes, ça c’est le summum du punk) volontairement. Et laisser nos neurones fermenter, nos tissages prochains n’en seront que plus beaux.
Chinonnais-es et ami-e-s d’ailleurs, je souhaite donc pour vous tous une excellente, douce et tendre année 2025.
Margodric