De l’art de la finition
La réalisation d’une jolie pièce prend un temps certain. Expérimenté-e ou non, le-la tisserand-e doit passer par les étapes inévitables de l’élaboration : recherches, schémas et calculs, ourdissage, enroulage, etc. Le duitage, si satisfaisant, permet la concrétisation du projet. Et puis enfin on peut faire tomber la pièce du métier. Et on doit encore laver et éventuellement repasser avant d’en avoir terminé sur la partie du tissage à proprement parler.
En général on s’arrête là. Ou en tout cas, c’est tentant. Mais il reste un travail de finition réalisable qui peut sublimer réellement la pièce : la bordure. C’est une source incroyable de créativité. Les serial-tricoteuses le savent bien, qui passent elles aussi un temps non négligeable à assembler les pièces d’un pull, à rentrer les fils à l’intérieur des mailles. Cette étape ne doit pas être négligée, et par là peut être source de frustration, vécue comme fastidieuse. Transformons alors ce moment avec quelques jolis exemples de réalisations.
Les franges :
Elles peuvent être embellies de bien des manières. Là, elles sont doublées avec un fil homogène sur la couleur mais d’un calibre différent, avec un nœud volontairement apparent. Il s’agit d’un tissage à vocation de tenture, accroché au mur. L’idée peut être récupérée sur un tapis (pourquoi pas ?). Ce joli travail est à voir ici (https://hazelandhunter.blogspot.com/).

Elles peuvent également être retordues pour les fils de chaîne fins qui s’emmêleraient facilement. Le principe est assez simple : observer la torsion du fil de départ, il y a deux sens, en S ou en Z. Il faut ensuite prendre les brins et les contre tordre. Avec un petit nœud au bout, l’enroulage ne se défait pas.
Ce schéma, trouvé chez textile addict ( https://textileaddict.me/les-fils/), est très simplement illustratif.

Un exemple magnifique sur un tissage de Taro Hamano, à voir ici (https://thtewear.tumblr.com/post/157795366332/repost-showkawakami-tarohamano)

Les pompons
Ils peuvent être kitsch, mais aussi infiniment délicats ou bien festifs ! De la couleur, de la texture, tout faits ou bien créés de toute pièce, ils demandent tout autant de temps.
Un petit exemple (merci pinterest !):

Et encore …
Tresses, perles, nœuds décalés. Il n’y a pas de limite. On peut même laisser dépasser des touffes un peu brutes sans les nouer. Comme sur cette photo d’un travail de l’artiste new-yorkaise Molly Haynes mêlant fibres végétales brutes et coton écru .

Ensuite, ce joli travail tout simple de @yarnworker.

Certaines étoffes anciennes apportent des témoignages de l’art de nos prédécesseur-euses. Ici la bordure d’un manteau (https://www.amagyarjurta.com/index.php/iron-age-finnish-mantle-fingerloop-braiding-with-bronze-wire-coils-part-one/).

J’en oublie sûrement. En fait, s ‘approprier la bordure peut devenir votre étape préférée de l’embellissement d’une pièce. Quant aux flemmard-e-s, iels peuvent toujours faire un surjet machine et ajouter un galon. Double gain de temps, puisqu’on peut sauter l’étape du point de Paris.
Sur ce, l’été s’annonce ensoleillé et j’en profite pour vous souhaiter à tous de profiter de la belle lumière et des soirées qui s’étirent.
Margodric