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Densité, quand tu nous tiens

17 novembre 2023 -
A la recherche de la densité parfaite.

On ne le répètera jamais assez, le tissage c’est avant tout de la réflexion et beaucoup, BEAUCOUP de calculs. On veut faire une pièce dont on a besoin, ou on veut reproduire une étoffe qui nous a plu ? Il faut trouver le fil, harmoniser les couleurs, repérer l’armure et la structure, puis mettre au point la densité de la chaîne. C’est de cette dernière que découle toute la mathématique avant la mise en place de la chaîne sur le métier. Si vous voulez un tissu de 50 cm de large, suivant la densité que vous choisirez vous n’aurez pas le même nombre de fils à ourdir, et donc pas le même nombre de lices à mettre sur vos cadres, pas la même longueur de fils pour la chaîne à prévoir, et donc par ricochet cela changera aussi la densité de la trame … je m’arrête là, vous saisissez.

Je parle chinois pour les non-tisserands peut-être. Laissez-moi vous montrer en exemple le petit texte que la divine Annick B. nous a écrit à la suite d’un grattage de tête autour de la densité pour une pièce récemment réalisée.

« Les déboires de la densité en chaîne « 

Ayant enfin compris et maîtrisé les calculs savants de la densité de chaîne , je me croyais à l’abri ;  grave erreur …..

J’avais tout bien calculé comme il faut, croquis à l’appui . Le résultat donnait en moyenne 7,6 fils au cm .

Là j’interromps Annick. Pour calculer une densité il faut :

-Connaître ou calculer le titrage du fil : calcul tout simple où on enroule le dit fil autour d’une lamelle de carton et on compte combien de tours on le retrouve par cm.

-Ensuite, en fonction de la structure et d’une formule mise au point par un tisserand génial on calcule la densité de la chaîne en fonction du nombre de tours sur la réglette de papier (c’est la formule de Ashenhurst. Déjà vue dans une autre note.) cela donne un résultat souvent décimal. Après, on bricole la répartition en peigne pour coller au plus près à ce calcul.

J’ai mis 8 fils pour être large  et un peu plus de largeur  au cas où ! Et me voilà partie sûre de moi pour une fois. Au bout de 10 cm tissés , j’ai dû me rendre à l’évidence. La densité était insuffisante. J’étais prête à ce que mes housses de coussins soient un peu moins grandes que prévues , mais vous connaissez le professionnalisme de Betty . Donc réempeignage à 9 fils  mais malgré mes précautions je n’avais pas assez de fils  . Pas de problème ….. on en rajoute .

Grattage de tête : on tâtonne, c’est le but de l’échantillonnage.



Ou plutôt si début des ennuis . Bien sur je n’avais pas pris la précaution de répartir mes lices des deux côtés des cadres. Première galère, celles qui ont un métier Ashford savent combien c’est périlleux  d’en rajouter avec une chaîne sur le métier. Avec l’aide de Betty, cela se passe bien . Ourdissage , puis montage des fils  avec des poids à l’arrière . Deuxième galère, j’en rajoute, j’en enlève, impossible de trouver la même tension sur tous mes fils ! Les bords sont franchement moches. Pas de problème …. on déroule et réenroule la chaîne. Troisième galère qui prend du temps mais se réalise sans encombres avec les conseils de Betty .

Eurêka.



Ce matin je me jette sur le métier et après l’attachage, tout va bien. Quel bonheur de tisser …

Conclusions :- ne jamais être trop sûre de soi .

                         -ne pas oublier d’étapes.

                         – Toujours FAIRE UN ECHANTILLON !!


                          – Et surtout merci Betty  de toujours trouver des solutions .

Voilà, tout est dit. On a toujours besoin d’une petite Betty chez soi…

Margodric